C’est la question posée vendredi dans le Monde dans une chronique du rédacteur en chef et qui effectivement interroge.
Cette « préférence continentale» (les ressortissants européens ne seraient pas concernés) semble un peu injuste, discriminante et au bas mot, bien peu accueillante.
D’autant plus, que les prix des tickets d’entrée dans les musées ont déjà augmenté en moyenne de 40% depuis 10 ans, bien qu'ils restent très raisonnables par rapport à la concurrence internationale.
Et pourtant, l’Etat étudierait l’impact de tarifs différenciés selon les publics.
« Le ministère de la culture, maître avec celui de l’économie et des finances d’une décision très politique, nous a fait savoir que des hausses de tarifs « y compris différenciées » sont à l’étude pour les très gros musées et monuments d’Etat – on pourrait ajouter Notre-Dame de Paris, site le plus visité en Europe avant l’incendie de 2019 (14 millions de personnes par an) »
QUEL SERAIT L’IMPACT SUR LA FREQUENTATION DES TOURISTES ETRANGERS ?
« Plusieurs rapports montrent qu’un ticket revu à la hausse ne freinerait en rien l’ardeur des touristes. Christian Mantei, spécialiste du sujet et président d’Atout France, le confirme. »
« Plus le visiteur vient de loin, moins il est sensible au tarif.
La grande majorité des touristes sont des « primo-visiteurs », prêts à payer le prix fort pour découvrir un lieu où ils ne reviendront pas.
Et puis payer plus cher quand on vient de loin fait écho à l’urgence écologique. »
LE PATRIMOINE EST RUINEUX EN ENTRETIEN
« On se demande alors pourquoi Paris, surendetté mais première destination touristique au monde, s’entête dans la gratuité pour les collections de ses musées, alors que tant d’études montrent que cette mesure bénéficie surtout aux habitués, aux gens aisés et aux touristes. »
« Le cas du Louvre pose question aussi : les touristes étrangers en profitent en écrasante majorité mais ils participent peu à son entretien, alors que les Français y vont peu, trouvant qu’il y a trop de touristes, et le financent par l’impôt. »
LA DISCRIMINATION AU PASSEPORT, UNE TENDANCE GENERALE
On le comprend facilement dans les pays ayant un niveau de vie bas.comme « le Grand Musée égyptien, au Caire, annoncé pour 2023, dont l’entrée a été fixée à environ 4,50 euros pour les Egyptiens et à 30 euros pour les étrangers ».
Autre exemple, le cas du Metropolitan Museum of Art, flambeau touristique de New York. « Chacun payait ce qu’il voulait à l’entrée. Mais en 2018, comme les dons des visiteurs étaient dérisoires par rapport aux travaux à réaliser, la direction a créé un ticket stratosphérique à 30 dollars, tout en maintenant la gratuité pour les habitants de l’Etat de New York. »
« On le sait peu, mais elle existe déjà au Louvre, au Musée d’Orsay, au Centre Pompidou et à Versailles, où un jeune de 18 à 26 ans issu de l’UE ne débourse rien, alors qu’il paie cher s’il vient d’Amérique, d’Asie ou d’un pays arabe. »
« Avec la gratuité jusqu’à 26 ans dans l’UE, pas moins de 40 % des visiteurs du Louvre y entrent gratuitement. Dans le même temps, l’Etat vient d’augmenter sa subvention au musée de 84 millions, en 2022, à 93 millions en 2023. Est-il indélicat de penser que les touristes auraient dû payer la rallonge ?
Qu’en pensez-vous ?
D’après l’article de Michel Guerrin (Rédacteur en chef au « Monde ») du 24/03/23
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