La France, souvent considérée comme "le plus beau pays du monde", attire un nombre croissant de touristes chaque année.
Cependant, ce boom du tourisme a également amené une foule de défis, connus sous le nom de surtourisme.
Trop de monde au même endroit, au même moment.
D’après l’Organisation mondiale du tourisme, 95 % des touristes mondiaux visitent moins de 5 % des terres émergées. En France, 80 % de l’activité touristique se concentre sur 20 % de notre territoire
Et ce problème s'est aggravé avec la reprise des voyages internationaux après les confinements du Covid-19.
Les conséquences ? Elles sont multiples, comme la hausse du prix de l’immobilier dans les zones touristiques et les impacts néfastes sur l’environnement, sans parler d’un effet de « rejet » des touristes par les populations locales. Et des voyages bien moins agréables !
Les sites français les plus appréciés, comme l'abbaye du Mont-Saint-Michel en Normandie, déclarent être débordés par le nombre de visiteurs. La plage d'Étretat, rendue célèbre par la série Netflix "Lupin", voit jusqu'à 10 000 touristes par jour en haute saison, ce qui a un impact négatif sur les falaises environnantes.
LES PREMIERES MESURES :
Petit à petit, les premières mesures locales pour réguler les foules touristiques ont été prises.
Par exemple, le parc national des Calanques, près de Marseille, a instauré un système de réservation gratuit pour visiter les célèbres calanques de Sugiton, limitant le nombre de visiteurs à 400 par jour en juillet et août.
Sur la petite île bretonne de Bréhat, connue pour sa surpopulation estivale, la mairie a limité les visites quotidiennes à 4700 personnes. Une mesure nécessaire pour faire face aux montagnes de déchets laissés par les touristes et à l'érosion provoquée par les milliers de promeneurs.
COMMENT REAGIR ?
Le gouvernement a fait en juin des propositions pour réguler les flux touristiques :
- Créer un observatoire national des sites touristiques majeurs pour avoir des chiffres précis de la situation, ce qui fait largement défaut aujourd'hui.
- Mesurer l’acceptabilité des flux auprès des locaux.
- Sensibiliser les touristes avec une campagne visant à encourager les touristes nationaux et étrangers « à adapter leurs choix de destination et de calendrier ».
- Inciter les influenceurs sur les réseaux sociaux à proposer des offres plus originales, hors des sentiers battus.
- Des taxes d'hébergement plus élevées ou des frais d'accès pourraient également être mis en place pour aider les communautés à faire face aux coûts liés à l'accueil d'un grand nombre de visiteurs.
LA FRANCE N'EST PAS LA SEULE A ETRE CONCERNEE :
- Dubrovnik déborde. C'est elle qui détenait en 2019 le plus grand nombre de touristes par habitant. La politique actuelle consiste à mettre en avant les trésors à découvrir en Croatie et convaincre ainsi les touristes de visiter les autres régions du pays.
Une série de mesures pour limiter les nuisances du tourisme pour les locaux vient d'être annoncée. Dès cet été, on n’y entendra plus le bruit familier des valises à roulettes entrechoquant les pavés : il sera obligatoire de les porter.
La politique actuelle consiste à mettre en avant les trésors à découvrir en Croatie et convaincre ainsi les touristes de visiter les autres régions du pays. Et ça marche !
- C'est plus difficile pour Venise, emblème du tourisme de masse. En 2019, le maire de la ville appelait l’Unesco au secours, envisageant de demander à ce que la ville soit mise sur la liste des sites en péril pour la préserver. Sans suite. Pour réguler la fréquentation, la Sérénissime s’est rabattue sur un projet de taxe touristique. Mais la mesure divise et tarde à voir le jour.
- A Bruges, le maire de la ville belge a lui aussi exprimé son ras-le-bol en 2019, arguant de la nécessité de « contrôler un peu plus le flux » pour ne pas que « ça devienne Disneyland ici ». La destination a ainsi décidé de ne plus faire de promotion pour les excursions à la journée sur certains marchés, dont Paris, voulant convaincre les touristes d’y rester plusieurs jours, de visiter les musées et de fréquenter les restaurants.
Au lieu de visiter la ville en trois heures au pas de charge. En 2019, sur les 8,3 millions de touristes recensés à Bruges, 6 millions n’y avaient passé que la journée.
Barcelone avait déjà depuis de nombreuses années affiché sur ses murs des "Tourist, go home" qui donnaient déjà le ton.
CONCLUSION
Qui n'a pas déjà connu la déception d'une visite d'un monument, d'un lieu ou d'un musée gâchée par la sur-fréquentation ?
Pour préserver ces lieux précieux, pour respecter les personnes qui vivent là où les touristes ne font que passer, et pour respecter l'environnement, il est urgent de repenser la façon de voyager.
Et ça tombe bien !
Finis les embouteillages, les files d'attente et les foules agglutinées.
Il faut esquiver et découvrir des pépites cachées, sortir des sentiers battus et rencontrer vraiment les populations locales.
C'est tentant non ?
Comments